mercredi 5 septembre 2012

Appelez-là finalement comme vous voudrez !

Après une longue interruption due à la période estivale, je reprends la plume pour répondre aux différents commentaires postés (reproduits ci-dessous) sous l’article publié le 28 avril 2012 intitulé « Ne l’appelez plus Mademoiselle ». Je remercie évidemment mes différents contradicteurs. J’ignorais que cela susciterait autant de passion et je m’en réjouis. Le sujet introduit une controverse, qu'il convient de minimiser.
En effet, je rappelle d’abord que la suppression de la mention « Mademoiselle » n’a aucune portée juridique. Je persiste ensuite à penser qu’en pratique, appeler une jeune fille « Madame » n’a pas de sens. Non pas qu’elle mérite moins de respect ou d’égard que la femme adulte ou mariée, mais seulement en raison de son âge. Par exemple, le garçon de 10 ans, on s’adressera à lui par l'expression « jeune homme » et non Monsieur…

A vouloir tout analyser sur le terrain des discriminations, c’est l’ensemble des mots, expressions, us, coutumes de notre société qui doit être revisité… J’ai bien compris que c’était le projet de certaines associations ou lobby, pour qui, tout ce qui vient du passé est signe de réaction et de conservatisme… CQFD.

Surtout que le droit s'est évertué à gommer toutes les inégalités sexuelles dans les relations familiales. Je précise dans mon article que : depuis la loi de 2002, l’enfant peut porter indifféremment le nom du père, de la mère ou des deux. Et que contrairement à une idée reçue, la femme mariée peut conserver son nom de naissance et le droit d’user du nom du conjoint est partagé entre l’homme et la femme. Monsieur peut emprunter le nom de son épouse. Cette dernière peut emprunter le nom de son époux. Je rappellerai aussi notamment que la puissance maritale a été abolie par une loi de 1938, que la qualité maritale de chef de famille l’a été en 1970, que les pouvoirs prépondérants reconnus à l’époux l’ont été en 1975. Qu’en dépit du principe de coparentalité, selon les chiffres constants du ministère de la justice, après séparation conjugale, les enfants sont très majoritairement confiés à la mère (parle t-on pour autant de « matriarcat judiciaire » ?). Et sur ce point, paradoxalement, les féministes s’opposent à la garde alternée, qui, pourtant, selon leur grille de lecture, devrait constituer une mesure égalitaire par excellence (je ne parle même pas de celles qui défendent la gestation pour autrui qui instrumentalise pourtant le corps de la femme…) !

Pour finir,
En réponse à : Vous évoquez également l'inutilité de cette mesure, seulement donnez moi une seule mesure de lutte contre le sexisme prise sous le quinquennat précédent. Vous n'en trouvez pas? C'est normal, quand on a affaire à un pouvoir aussi réfractaire aux avancées sociales, on grapille les miettes, c'est tout. Je ne suis pas persuadée que les féministes aient fait de la disparition du "mademoiselle" des formulaires leur grande priorité. Elles ont seulement fait pression sur ce qui était à leur portée vu le peu d'influence qu'elles avaient sur une assemblée réactionnaire composée à 72,5% d'hommes la plupart du temps agés et majoritairement de droite.

Je préférerais me demander si le pouvoir précédent a pris une mesure pour améliorer le quotidien des Français, plutôt que m’interroger sur les réponses sectorielles ou communautaires apportées à certaines revendications.

Quant à votre réflexion sur la composition du parlement, je pense que remplacer un homme de droite par une femme de droite, ou un homme de gauche par une femme de gauche revient au même. Et qu’une femme issue de la bourgeoisie reste une bourgeoise et que celle-ci votera le même texte que son équivalent masculin.

La parité, par exemple, est à mon sens un contresens républicain. La noblesse du modèle républicain est de donner sa chance au plus méritant et non en fonction de son sexe, de ses origines, ou même de son handicap. Cette technique punitive pour faire émerger des femmes de talent me parait d’ailleurs méprisante et insultante pour les femmes. N’entend-on pas d'ailleurs : « elle est au gouvernement par que c’est une femme et elle est issue de l’immigration… » !

La défense d'une cause aussi noble soit-elle peut au final s'avérer contre-productive. Le combat mené actuellement par les associations féministes est en réalité d'arrière-garde et hautement néfaste pour la cause de la femme !




LISTE de COMMENTAIRES


bonjour , vous etes peut etre pas au courant mais des la naissance un garcon s'appelle "monsieur"

il est normal d'appler les filles madame, ca doit juste entrer des les moeurs, qui decide de l'age auquelles on doit dire madame?? l'aparence physique? l'age? c'est vous qui etes absurde de ne pas comprendre ca



Pour info (comme le dit le commentaire précédent), l'absurdité de cette situation existe déjà ! Et oui, les tout petit garçon de 2ans à peine se font déjà appeler Monsieur! Vite il faut revenir au Mondemoiseau pour que la situation ne soit plus absurde !

Heureusement que votre blog existe, pour que nous puissions changer notre vocabulaire !



A.B



"2° Ensuite, cette règle va aboutir à des situations absurdes puisque même concernant une jeune fille, il ne pourra plus être fait usage de la mention "Mademoiselle". On parlera donc de "Madame", même pour une fillette de 4 ans... "



Bonjour,

Comme le rapellent les commentaires précédents, un garçon "même de 4 ans" s'appelle monsieur, je ne vois pas pourquoi la situation serait absurde pour la gent féminine.

Vous évoquez également l'inutilité de cette mesure, seulement donnez moi une seule mesure de lutte contre le sexisme prise sous le quinquennat précédent. Vous n'en trouvez pas? C'est normal, quand on a affaire à un pouvoir aussi réfractaire aux avancées sociales, on grapille les miettes, c'est tout. Je ne suis pas persuadée que les féministes aient fait de la disparition du "mademoiselle" des formulaires leur grande priorité. Elles ont seulement fait pression sur ce qui était à leur portée vu le peu d'influence qu'elles avaient sur une assemblée réactionnaire composée à 72,5% d'hommes la plupart du temps agés et majoritairement de droite.

En effet, la distinction entre Madame et Mademoiselle n'avait pas vocation à établir un classement entre les femmes selon leur situation maritale, seulement à cette époque il en était de même pour les hommes, le mondemoiseau existait aussi. Or-corrigez moi si je me trompe- il n'est plus utilisé aujourd'hui. On parle donc d'une inégalité homme-femme puisque aucun renseignement n'est demandé aux hommes sur leur situation par contre les femmes doivent s'y soumettre. Evidemment, elles peuvent mentir si ca leur chante, mais il n'empeche que cette case en trop est profondément inutile ( si l'on n'a pas besoin de savoir si untel est marié ou non, je ne vois pas pourquoi ce renseignement serait indispensable pour une telle) et sexiste.

Je vous invite naturellement à débattre de ceci dans les commentaires de votre propre blog.

Cordialement,

w1n5t0n



Ensuite, cette règle va aboutir à des situations absurdes puisque même concernant une jeune fille, il ne pourra plus être fait usage de la mention "Mademoiselle". On parlera donc de "Madame", même pour une fillette de 4 ans..."



Et pour un garçon de 4 ans, l'appel-t-on damoiseau ?

Ah que les préjugés sont tenaces !

Et j'imagine que selon vous, les enfants doivent forcément porter le nom du père et non celui de la mère non ?



Je vous cite : "Souvenons-nous que la distinction entre "Mademoiselle" et "Madame" consistait initialement en une marque de déférence à l'égard de la femme mariée ou d'un certain âge. Il n'a donc jamais été question de créer des catégories entre les femmes et/ou en désigner de meilleures que d'autres."



Ces deux phrases me semblent antinomiques. Une marque de déférence, c'est une marque de respect. Mme/Melle servait donc à montrer plus de respect envers une femme mariée ou d'un certain âge... d'après vos dire. Ah oui ? Et pourquoi donc ? Les jeunes femmes n'ont-elles pas le droit au respect elle aussi.



Sage décision car égalitaire dans le traitement!

Soit c'est Madame/Monsieur/Mademoiselle/Mondamoiseau



Soit c'est Madame/Monsieur



sinon c'est à la fois absurde et discriminant.

Les sociétés patriarcales restent les plus arriérées et violentes au monde, ici au pays des droits de l'Etre Humain il était temps de signifier que l'humain femelle n'appartient plus à son père puis à son mari (quid des lesbiennes au fait?)!



En tant qu'agente de l'Etat, je n'ai pas attendu cette circulaire pour l'appliquer systématiquement et aucune hiérarchie ne m'aurait faite plier dans le mauvais sens, croyez-moi!

Venez vous instruire de la révoltante situation du sexisme en France au XXIème siècle sur viedemeuf.com : depuis les conditionnements des jouets sexués aux orientations voies de garage pour femmes.

Vive le modèle suédois!



Même si être appelée Mademoiselle ne me choque pas systématiquement, cette revendication ne me fait pas sourire. Quelques points:



- "la mention "Madame" ou "Mademoiselle" n'est pas un élément de l'état civil de la personne"

Non, en effet. Du coup, qu'est-ce que cette mention faisait là?



-"Elle est par ailleurs limitée dans son application"

Vrai, et je suis à la limite de trouver ça dommage. Est-ce que ça regarde ma banque de savoir si je suis mariée ou non?



- "la distinction entre "Mademoiselle" et "Madame" consistait initialement en une marque de déférence à l'égard de la femme mariée ou d'un certain âge"

Allez, on va dire que c'est seulement mal exprimé... et non parce que la jeune fille ou jeune femme non mariée ne la méritait pas, cette marque de déférence. Mais, comme on va le voir au point suivant...



- "Il n'a donc jamais été question de créer des catégories entre les femmes."

Euh... Si. Les deux appellations différentes créent automatiquement une catégorisation. Je ne dis pas que c'était forcément négatif à l'origine*, mais maintenant? Celle-là elle est libre, on peut y aller, celle-là elle a un homme (ou plutôt un homme l'a... pardon pour l'amertume), il pourra faire respecter ses droits (parce qu'elle-même en serait incapable, hein, c'est qu'une femme après tout), mieux vaut filer doux?

Et les "eh mademoiselle t'es charmante!", ça fait plaisir, peut-être? (Je précise immédiatement que cette approche pseudo-courtoise est rapidement suivie d'un "salope!" ou "garce!*" si l'intéressée ne se met pas aussitôt à remercier le Ciel qu'un mâle ait daigné (ô joie!) la remarquer...)



*Oui, à propos d'origine... Garce, était le féminin de gars, mais essayez un peu d'appeler une femme comme ça, de nos jours. Comme quoi, signification d'origine et actuelle...



- "L'enfant peut tout aussi bien porter le nom de sa mère, de son père ou de ses deux parents. Et en mariage, en vertu la règle ancienne, le femme peut emprunter le nom de son mari, comme ce dernier peut prendre le nom de son épouse."

Oui, d'accord, légalement. Dans la pratique, vous en connaissez beaucoup, des hommes qui prennent le nom de leur femme?



Je ne vais pas revenir sur le point 2, il a déjà suffisemment été commenté. Mais je suis d'accord avec les autres commentaires.



Et la "prochaine étape"? Ben, qu'on arrête de nous prendre pour des idiotes ou des incapables, ce serait bien...



Votre réponse m'intéresse!